Sans queue ni tête

C’est un poème flou, quelque peu saugrenu ;
Bien caché, tout tremblant, il était biscornu,
Malheureux, tout boiteux, triste comme les pierres.
Marie, sanglotait-il, ne fais pas de manières !
Je n’ai ni queue ni tête, il faut me laisser là.
N’ai-je pas l’air affreux et sans le moindre éclat ?
Pas à pas, il fallut apaiser ses angoisses ;
D’idée un peu loufoque en rimes efficaces.

C’est ma participation au défi #23 du Challenge Écriture de Marie. La contrainte était d’écrire un acrostiche.

Si je n’ai pas vraiment respecté le thème qui était suggéré par l’exemple proposé – un poème d’Alfred de Musset – je me suis efforcée d’en respecter exactement la structure : huit alexandrins avec une succession de rimes suivies (AA-BB-CC-DD) et une alternance de rimes féminines et masculines. Voilà, voilà…

Aux confins du chaos

Tout au long de la nuit, j’ai arpenté la terre ;
Et couru les chemins, et foulé la poussière.
J’ai franchi des ruisseaux, traversé des frontières ;
Respiré des forêts, des tapis de bruyère.
 
Tout au long de la nuit, j’ai embrassé les miens ;
Ceux qui sont juste là et ceux qui sont lointains.
J’ai serré sur mon cœur mes parents, mes enfants,
Et plaqué sur leurs joues de gros baisers sonnants.
 
Mais au petit matin, mes yeux se sont ouverts
Sur l’écran saturé des morts qu’on énumère.
Monde claquemuré, tenaillé par la peur ;
Nos portes verrouillées et nos vies à demeure.
 
Peut-être y aura-t-il, aux confins du chaos,
Un après, un printemps, un monde à nouveau beau ;
Mais ces cercueils scellés au milieu de l'absence...
Qui pourra restaurer notre belle insouciance ?

Assilah, aux quatre vents

On ne va pas à Assilah sans en ramener de petits trésors de couleurs pour les yeux, et pourquoi pas faire d’une pierre deux coups, me suis-je dit.

J’ai trouvé que cette magnifique fresque, œuvre de deux artistes espagnoles, Judith Martín Monte et Esther Martínez Recuero, était parfaite pour illustrer mon petit poème Aux quatre vents, actuellement en lice sur Short édition.

Laissez-vous porter…

WP_20180429_015 - Copie

À l’encre de la nuit, sa plume pour bagage,
L’apprenti rimailleur s’en va aux quatre vents
Semer quelques quatrains et des rêves d’enfant
Qui luisent en séchant sur le grain de sa page.

Vous les voyez matin en gouttes de rosée,
S’accrochant en riant aux rayons du soleil,
Scintillant au velours de pétales vermeils
Et sur le fil léger des toiles d’araignée.

Perles de poésie ou seulement paillettes,
Le rimailleur les offre à qui sait percevoir
Le chant discret des fleurs et le parfum du soir,
Et poursuit son chemin des astres plein la tête.

Aux quatre vents

À l'encre de la nuit, sa plume pour bagage,
L'apprenti rimailleur s'en va aux quatre vents
Semer quelques quatrains et des rêves d'enfant
Qui luisent en séchant sur le grain de la page.

Vous les voyez matin en gouttes de rosée,
S'accrochant en riant aux rayons du soleil,
Scintillant au velours de pétales vermeils
Et sur le fil léger des toiles d'araignée.

Perles de poésie ou seulement paillettes,
Le rimailleur les offre à qui sait percevoir
Le chant discret des fleurs et le parfum du soir,
Et poursuit son chemin des astres plein la tête.
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