Indéfectible

Au rendez-vous atmosphérique,
J’ai rencontré sa plume amie ;
C’était du côté de Saint-Patrick,
Au rendez-vous atmosphérique.

En quête d’harmonie cosmique,
Elle fredonnait « Let it be » ;
Au rendez-vous atmosphérique,
J’ai rencontré sa plume amie.

C’est ma participation au dernier défi de Marie, dans le cadre de son Challenge Écriture 2020. La contrainte était d’écrire un triolet…

Un clin d’œil pour un clin d’œil, en somme 😉

Les rides et les doutes

Rondeau*…

M’aimeras-tu après-demain,
Quand nous s’rons au bout du chemin,
Nos deux corps perclus par l’arthrose,
Nos vieux cœurs couverts d’ecchymoses,
Nos peaux usées couleur chagrin ?

Lent, le temps grave nos matins
Dans ses replis de parchemin,
Peu à peu nous métamorphose ;
M’aimeras-tu ?

Les petits riens, le quotidien,
La vie s'en va mine de rien ;
Nous perdons notre teint de rose
Et nous n’y pouvons pas grand-chose.
Quelquefois, le doute m'étreint :
M’aimeras-tu ?

Après le triolet et le rondel, j’ai eu envie d’essayer le « rondeau classique » après avoir lu celui que nous a proposé Estelle, dans son Atelier sous les feuilles.

Les puristes me pardonneront les petites irrégularités dans les rimes : je suis encore novice en la matière 🙂

N’hésitez pas à commenter…

Attention, danger !

Mes souvenirs sont explosifs,
Surtout n’allumez pas la mèche !
Promettez-moi d’être attentifs,
Mes souvenirs sont explosifs.

Le noir s’abattrait, décisif,
Sur votre envie, pauvre flammèche ;
Mes souvenirs sont explosifs,
Surtout n’allumez pas la mèche !
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Je n’ai pas pu résister ! D’abord, je les ai vus chez Estelle, alors que je découvrais tout juste son blog. Puis, je les vus chez Marie… Cinq mots, un thème  : pourquoi pas moi  ?

C’est donc ma première participation aux Impromptus littéraires, sur le thème « Allumer » – la consigne était d’utiliser les cinq mots suivants  : souvenirs, allumer, envie, noir, promettre.

Entre deux rives

Rondel…

À l'heure où le jour naît bleu or
La ville aux deux mers dort tranquille
Dans la kasbah blanche immobile
Suspendue au dessus du port

Alors la lumière est trésor
Sur l'horizon encor fragile
À l'heure où le jour naît bleu or
La ville aux deux mers dort tranquille

Au loin l'Europe aux miradors
Nargue une Afrique qui s'exile
Après une nuit difficile
La marée ramène les corps
À l'heure où le jour naît bleu or
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*****

Un nouveau rondel (si vous avez manqué le précédent, c’est ici), composé à partir du triolet pour un petit matin. On retrouve le même « refrain » que dans le triolet, mais comme le rondel est plus long (treize vers au lieu de huit), il permet de développer un petit peu.

Qu’en pensez-vous ?

Ce poème est également en cours d’évaluation sur SE. Je vous tiens au courant…

Ont-ils la foi ?

Rondel*…

Ils ont la même foi que moi,
Ces barbares qui assassinent ;
Qui violent, saccagent, piétinent
Tous les trésors auxquels je crois.

Ils tuent Dieu sait au nom de quoi
Et se disent moudjahidines ;
Ont-ils la même foi que moi,
Ces barbares qui assassinent ?

Le monde nous montre du doigt,
Leur violence nous incrimine,
Pourtant leur haine nous lamine
Dans une nausée de pourquoi.
Ont-ils la foi ?
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* Le rondel est un poème de treize vers répartis en trois strophes de 4/4/5 vers, octo- ou décasyllabes, sur deux rimes, avec des vers qui se répètent comme pour le triolet.

Il est construit sur le schéma A1B1BA ABA1B1 ABBAA1. En principe, j’aurais dû reprendre le premier vers tel quel, mais j’ai trouvé plus intéressant d’avoir une gradation. Je ne sais plus où j’ai lu que c’était une variante possible…

Triolet pour un petit matin

À Tanger…

À l’heure où le jour naît bleu or
La ville aux deux mers dort encore
De la blanche kasbah au port
À l’heure où le jour naît bleu or

Alors la lumière est trésor
Mais le monde endormi l’ignore
À l’heure où le jour naît bleu or
La ville aux deux mers dort encore
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Triolet pour un naufrage

Ma tristesse était si profonde
Que j’ai bien failli m’y noyer
Je sombrais seule et loin du monde
Ma tristesse était si profonde

Parfois la peine vous inonde
Vous ne pouvez plus respirer
Ma tristesse était si profonde
Que j’ai bien failli m’y noyer

Triolet pour une rencontre

When love was at first sight…

Deux yeux affûtés gris métal
Ont transpercé mon cœur de mère
Sur un lit sanglant d’hôpital
Deux yeux affûtés gris métal

Ce face-à-face fut fatal
Je l’aimai pour la vie entière
Deux yeux affûtés gris métal
Ont transpercé mon cœur de mère

Explorer la poésie : le triolet

Je vous en avais vaguement parlé, en vous annonçant la métamorphose de Bleu lavande en Papillon à plume : dans ce nouveau projet poétique que je souhaite développer ici, j’ai très envie d’explorer les formes fixes de poèmes.

Je me suis rendue compte que la contrainte n’était pas un obstacle à l’inspiration, comme je le croyais jusque là, mais permettait au contraire de stimuler la créativité et même de dépasser les blocages – qui sont parfois si douloureux pour celui ou celle qui veut écrire mais n’y parvient pas.

Je crois que d’une certaine manière, pour moi qui ai tendance à brasser encore et encore, et bien malgré moi, de sombres pensées à chaque fois que je m’installe devant la fameuse page blanche, la contrainte formelle fonctionne un peu comme un garde-fou, une grille de sécurité : si écrire, c’est aller sonder les tourments de son âme, alors la forme fixe m’empêche de plonger trop profondément et de perdre pied à nouveau.

Je me suis donc lancée dans cette nouvelle aventure et je dois dire que je prends un réel plaisir à composer des textes de cette façon, par petites touches, comme les tableaux que j’aimerais être capable de peindre à la gouache, si j’avais ce talent.

Chercher le mot juste, la bonne tournure, l’image la plus parlante. C’est exactement ce que j’aime faire, en fait !

Pour mes premières explorations, je me suis penchée sur le triolet et le rondel, que je « travaille » en parallèle parce qu’ils sont assez proches.

Le triolet est un petit poème de huit vers, en général des octosyllabes, sur deux rimes, construit sur un schéma abaa abab. Ou plus exactement A1B1AA1 ABA1B1, les deux premiers vers (A1 et B1) étant répétés.

Voici mon premier essai…

TRIOLET POUR UN SANS-ABRI

Il dort sur un lit de carton
La nuit pour seule couverture
Au pied des monstres de béton
Il dort sur un lit de carton

Ombre transie fripée sans nom
Roulée dans ses draps de froidure
Il dort sur un lit de carton
La nuit pour seule couverture

*****

N’hésitez pas à commenter, critiquer, conseiller sur ce texte-ci et les suivants… Toutes les remarques constructives sont les bienvenues ! Et puis, s’il vous venait l’envie de vous essayer au triolet, faites-moi signe. Je serais ravie de vous lire 🙂