D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours ressenti un incompréhensible pincement au cœur à la vue des couchers de soleil, et mon âme d’enfant a longtemps souffert en silence pour le Petit Prince qui lui, pouvait en regarder jusqu’à quarante-trois en une seule journée ! Sa tristesse me semblait être à la limite du supportable.
Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce qui me faisait mal, c’était le sentiment de solitude que je pouvais ressentir face au sublime et à l’impossibilité pour moi de le partager – de le partager vraiment – parfois parce que j’étais réellement seule à ce moment-là, mais parfois aussi parce que les autres autour de moi ne ressentaient manifestement pas le même émerveillement.
Un coucher de soleil, c’est un embrasement délicieux des pupilles, un flamboiement grandiose de couleurs et de lumières qui se reproduit chaque jour et qui, pourtant, chaque jour est unique. Un coucher de soleil, c’est le beau à l’état pur, celui qui apaise l’âme et la nettoie de toutes les imperfections du monde ; celui qui vous élève et vous fait entrevoir, au-delà de la finitude des jours, quelques bribes d’éternité…
Et là, au milieu de votre extase, alors que des larmes de bonheur commencent à envahir vos yeux et que vous êtes prêt à entrer en communion ultime avec ceux qui ont la chance d’assister à ce même spectacle, on vous assène un « Ouais, ouais, c’est super joli… Bon, on y va ?! »

Je te comprends Marie! Nous n’avons pas tous la même sensibilité et je crois qu’il y a des choses comme ça que nous ne pouvons partager et le sentiment qui en découle est un mélange de mélancolie et de sérénité.
Belle journée
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, Marie, et une certaine solitude, même entourée. L’écriture y est un bon remède puisqu’elle permet justement de partager ces choses-là.
Merci 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Triste oui…
J’aimeAimé par 1 personne
Comment vas-tu, Dija ?
J’aimeJ’aime