Je vous en avais vaguement parlé, en vous annonçant la métamorphose de Bleu lavande en Papillon à plume : dans ce nouveau projet poétique que je souhaite développer ici, j’ai très envie d’explorer les formes fixes de poèmes.
Je me suis rendue compte que la contrainte n’était pas un obstacle à l’inspiration, comme je le croyais jusque là, mais permettait au contraire de stimuler la créativité et même de dépasser les blocages – qui sont parfois si douloureux pour celui ou celle qui veut écrire mais n’y parvient pas.
Je crois que d’une certaine manière, pour moi qui ai tendance à brasser encore et encore, et bien malgré moi, de sombres pensées à chaque fois que je m’installe devant la fameuse page blanche, la contrainte formelle fonctionne un peu comme un garde-fou, une grille de sécurité : si écrire, c’est aller sonder les tourments de son âme, alors la forme fixe m’empêche de plonger trop profondément et de perdre pied à nouveau.
Je me suis donc lancée dans cette nouvelle aventure et je dois dire que je prends un réel plaisir à composer des textes de cette façon, par petites touches, comme les tableaux que j’aimerais être capable de peindre à la gouache, si j’avais ce talent.
Chercher le mot juste, la bonne tournure, l’image la plus parlante. C’est exactement ce que j’aime faire, en fait !

Pour mes premières explorations, je me suis penchée sur le triolet et le rondel, que je « travaille » en parallèle parce qu’ils sont assez proches.
Le triolet est un petit poème de huit vers, en général des octosyllabes, sur deux rimes, construit sur un schéma abaa abab. Ou plus exactement A1B1AA1 ABA1B1, les deux premiers vers (A1 et B1) étant répétés.
Voici mon premier essai…
TRIOLET POUR UN SANS-ABRI
Il dort sur un lit de carton La nuit pour seule couverture Au pied des monstres de béton Il dort sur un lit de carton Ombre transie fripée sans nom Roulée dans ses draps de froidure Il dort sur un lit de carton La nuit pour seule couverture
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N’hésitez pas à commenter, critiquer, conseiller sur ce texte-ci et les suivants… Toutes les remarques constructives sont les bienvenues ! Et puis, s’il vous venait l’envie de vous essayer au triolet, faites-moi signe. Je serais ravie de vous lire 🙂
Intéressant d’explorer de nouveaux styles Marie.
Je ne connaissais pas le triolet. C’est un peu surprenant au début mais j’aime le rythme. C’est puissant.
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Je pense qu’à l’origine, au Moyen-âge, ce type de poème était censé être chanté (par des troubadours ! – rien que le mot fait déjà voyager !). C’est ce qui explique l’aspect répétitif.
Merci d’être là !
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Je trouve également que les contraintes d’écriture libèrent l’écriture paradoxalement, il faudrait que j’essaie le triolet !
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Ouiii ! C’est ce que j’ai constaté, curieusement. Je retourne lire ton triolet (maintenant que j’ai un peu de temps)…
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Voici mon premier triolet : https://lateliersouslesfeuilles.wordpress.com/2018/01/10/triolet-une-plume-glissee-dans-les-cheveux/ Merci pour les explications !
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You’re welcome!
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